Colloque-Lectures, “Aurores contemporaines. Des images du James Webb Space Telescope à la poésie et retour. Questions de méthodologie », au colloque “Gravitations. Poésie et sciences au 20e et 21e siècles”, Université de Strasbourg, 12-13 juin 2025. Suivie le vendredi 13 juin d’une lecture organisée par la Maison de la poésie de Strasbourg.

Ma recherche poé­tique s’intéresse depuis ses débuts aux liens entre poé­sie et sciences. Focalisée sur la cir­cons­crip­tion des confi­gu­ra­tions du com­plexe corps-esprit-âme dans des envi­ron­ne­ments mul­tiples, elle s’inspire, selon les pro­jets, de la méde­cine, la phy­sique, la géo­gra­phie, l’astronomie. Aussi mon der­nier livre Juin sur avril (LansKine, 2021) explore-t-il les liens entre poé­sie et les der­nières avan­cées en neu­ros­ciences (Antonio Damasio).

Les images récentes du cos­mos, prises par le James Webb Space Telescope et publiées depuis 2022 sur le site de la NASA, sont non seule­ment d’une épous­tou­flante beau­té mais défient aus­si notre ima­gi­na­tion. Dans leur ten­ta­tive de mon­trer les pro­ces­sus de la nais­sance des étoiles, elles nous ini­tient à un monde pré-ori­gi­naire, celui de la nais­sance du cosmos. 

La recherche du pré-ori­gi­naire est éga­le­ment au centre de mon nou­veau pro­jet de créa­tion poé­tique Aurores contem­po­raines. Je tente d’y décrire plu­sieurs états auro­raux à par­tir de la région pro­to-stel­laire NGC 3324 dans la Carina Nebula, pour mettre en scène un nou­veau monde cos­mique qui sur­git. Je mets ce monde pro­to-stel­laire en réso­nance avec le monde neuf et débu­tant qui sur­git, phy­si­que­ment et psy­chi­que­ment, en cette période même de ma vie en moi. L’étude des images par­ti­cu­liè­re­ment par­lantes du JWLT m’aide à me repré­sen­ter ces deux mondes en sur­gis­se­ment auro­ral, devi­ner leur nature et fonc­tion­ne­ment, ain­si qu’à les expri­mer poé­ti­que­ment à dif­fé­rentes échelles micro- et macrocosmiques. 

Entre la science et la poé­sie, il y aura les paroles-guides lar­ge­ment ins­pi­ra­trices de la phi­lo­sophe espa­gnole Maria Zambrano (notam­ment à par­tir de son der­nier livre L’Aurore, L’Éclat, 1987), qui ache­mi­ne­ront les apports de la science vers leur lieu en poé­sie, et inversement.

Pour le col­loque « Gravitations. Poésie et sciences, XXe-XXIe s. », je pro­pose de vous lire quelques pages de ce nou­veau pro­jet de recherche poé­tique, vous com­men­ter ma métho­do­lo­gie de tra­vail entre poé­sie et sciences, et arti­cu­ler com­ment mon texte poé­tique Aurores contem­po­raines dia­logue avec les images du JWST et les fertilise.