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Elke de Rijcke Menu

The Living Library #4: Sophie Loizeau, les Épines rouges (Le Castor Astral, 2022)

Lundi 5 décembre 2022, Forum Audi 4, 18.30, Rue d’Irlande 58, 1060 Bruxelles

Le 5 décembre 2022, nous avons invi­té Sophie Loizeau pour une ren­contre-lec­ture autour des Épines rouges (Castor Astral, 2022) dans le cadre de The Living Library #4. Nous avons par­lé de la nature du fan­tas­tique et des sources d’inspiration dans son tra­vail ; de la ques­tion de la perte et com­ment Les Épines rouges est le livre de tous les effon­dre­ments qui va jusqu’au bout de la souf­france ; d’un cycle de 12 livres désor­mais clô­tu­ré et d’un nou­veau cycle qui com­mence, d’un dépla­ce­ment de la terre (poèmes de l’attachement) vers le mari­time et l’aérien (poèmes sans attaches) ; d’une bio­gra­phie comme ten­ta­tive de sau­ver et de redé­fi­nir l’âme, de la tona­li­té de cette âme ; et puis fina­le­ment de la ques­tion de la langue, de son lexique spé­cia­li­sé et ses formes ellip­tiques, de ses rythmes tan­tôt doux tan­tôt abrupts. Le tout ponc­tué par de beaux moments de lec­tures par l’auteure.

Argument

Arts visuels / Arts de l’image dans ma poésie

J’ai choi­si d’aborder mon Art poé­tique par le biais des Arts visuels. Il sera ques­tion de pho­to­gra­phies (les miennes, celles de autres), de pein­ture, et des dif­fé­rentes mani­fes­ta­tions phy­siques et men­tales de l’image (effets optiques, rêves, visions, hal­lu­ci­na­tions…). Les Epines rouges, qui conclue un cycle de douze livres publiés de 2001 à 2022, sera le fil conduc­teur du thème. Mais d’autres livres vien­dront témoi­gner de l’importance des images dans mon œuvre : Le Corps sai­son­nier, Les Loups et Féerie.

Sous-titrées bio­gra­phie d’une âme, Les Epines rouges se com­posent de trois par­ties : Les Epines rouges, Feue et Mes Cahiers de Malte. La pre­mière par­tie se réfère aux Epines rouges d’Odilon Redon, son pas­tel de 1893. Par l’esprit et le visuel, elles s’y réfèrent han­tées de rêves et de visions. Des « réci­ta­tifs » (poèmes dont la ligne mélo­dique se rap­proche du récit) créent des aryth­mies. Bestiaire et palette chro­ma­tique disent l’importance des ani­maux et des cou­leurs. Album sym­bo­liste, s’il en est. Il s’agit bien d’une lutte avec l’ange. Et en pro­gres­sant dans ces ronces, entre crises et accal­mies, on s’aperçoit que l’âme qu’on croyait per­due, hors d’atteinte et dont une vielle exergue évo­quait la dif­fi­cile quête de recou­vre­ment, avait tou­jours été là. Feue sont des fusains, des noirs à l’heure de vendre Arnouville, mai­son d’enfance deve­nue au fil des années refuge et lieu exclu­sif d’écriture. Mes Cahiers de Malte sont ins­pi­rés des Cahiers de Malte Laurids Brigge de Rilke. Journal-poème de l’âme tour­men­tée tenu d’octobre 2020 à avril 2021, à Trouville et à Arnouville.

Bio-biblio

Sophie Loizeau vit à Versailles. Son œuvre est mar­quée par la pré­sence de la nature et des ani­maux. La ques­tion de la visi­bi­li­té du fémi­nin dans la langue a fait l’objet de trois livres (Trilogie de diane). Elle est l’auteure du terme plu­riel équi­table qui désigne dès 2001, bien avant l’« écri­ture inclu­sive » dont le terme est impropre pour elle, ses expé­riences de sor­tir le fémi­nin de l’implicite, et de faire coexis­ter les marques des deux genres au plu­riel. Dans Caudal elle invente le neutre al, puis dans Féerie le neutre plu­riel als. Ces répa­ra­tions faites, et qui répon­daient à une néces­si­té intime, Sophie Loizeau conti­nue de creu­ser et d’interroger la langue à tra­vers des livres aus­si divers que Les Loups, défense du sau­vage, Féerie, dans lequel l’écriture renoue avec le sexe et la mytho­lo­gie, et plus récem­ment Les Epines rouges, livre de la perte, du rêve et des visions nature qui fraye avec le fan­tas­tique et le mytho­lo­gique, avec le désir et la sexualité.

Le Corps sai­son­nier, Le dé bleu 2001 ; La Nue-bête, Comp’Act 2004 / réédi­tion L’Amandier 2013 (bourse Poncetton de la SGDL 2004 / prix Georges Perros 2006) ; Environs du bouc, avec une 4ème de cou­ver­ture de Bernard Noël, Compt’Act 2005 / réédi­tion L’Amandier 2012 (prix Yvan Goll 2005) sui­vi d’un entre­tien avec Pascal Quignard ; Trilogie de diane : La Femme lit, Flammarion, 2009, Le roman de diane, poé­si­fic­tion I, Rehauts 2013, Caudal, Flammarion 2013 (prix François Coppée de l’Académie fran­çaise 2014) ; Lys, avec des des­sins de Bernard Noël, Fissile 2014 ; La Chambre sous le saule, poé­si­fic­tion II, avec une post­face de Michel Deguy, PURH 2017 ; Ma Maîtresse forme, Champ Vallon 2017 ; Les Loups, Corti 2019 (Grand prix Vénus Khoury-Ghata 2020) ; Leur nom indien, poé­sie­fic­tion III, Rehauts 2020 ; Féerie, Champ Vallon 2020 (bourse d’année sab­ba­tique du CNL 2019 et sélec­tion du Grand prix de la SGDL 2021) ; Les Epines rouges, Le Castor Astral 2022.