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Elke de Rijcke Menu

The Living Library #2 : Stéphane Bouquet, Le Fait de vivre, (Champ Vallon, 2021)

Lundi 6 décembre 2021, Forum Audi 4, 18.30, Rue d’Irlande 58, 1060 Bruxelles.

Le fait de vivre de Stéphane Bouquet fut l’objet d’une invi­ta­tion en décembre 2021, après une série d’entretiens anté­rieurs menés en mai-juin 2021 (Deep Conversations) que nous publions ici pour la pre­mière fois. Dans Deep Conversations. Formes, nous dis­cu­tons de la com­po­si­tion du livre, de ses sources (en termes de jaillis­se­ments de l’existence), de la mul­ti­pli­ci­té de ses formes et tons (élé­gie, tra­gi-comé­die, satire, pas­tiche), de l’abondance des énu­mé­ra­tions (cata­logues, listes) comme moyen de construc­tion de la sub­jec­ti­vi­té et de la nou­veau­té, des vers alter­nés et des formes brèves, de la poé­sie conver­sa­tion­nelle comme ins­tal­la­tion de flux et puis­sance de méta­mor­phose, de poé­sie et pla­giat, de la ques­tion des titres et de la ponc­tua­tion. Dans Deep Conversations. Thématiques, nous creu­sons les figu­ra­tions poé­tiques des para­dis inter­mit­tents et des buco­liques contem­po­raines, la poé­sie comme acte per­for­ma­tif, le poème-sau­ve­tage, le poème réfé­ren­tiel comme tapis­se­rie poly­pho­nique, le lexique poé­tique utilisé.

Stéphane Bouquet, Deep conver­sa­tion. Formes 1 – 2

Stéphane Bouquet, Deep conver­sa­tion. Thématiques. 

Argument

Le poète Louis Zukofsky, avec cet art états-unien pour le com­merce et les slo­gans effi­caces, dit de la poé­sie qu’elle est « sound, sight and sense ». Dans cet ordre, qui est peut-être pour lui un ordre hié­rar­chique. Sound, c’est le son bien sûr, la puis­sance musi­cale de la langue. Sight, c’est l’aspect visuel, l’organisation typo­gra­phique de la page. Sense, c’est le sens . Mais le sens c’est quoi ? Surtout pas quelque chose qu’on vou­drait dire ou qu’il y aurait dit à dire. Du moins est-ce l’une des idées que je vou­drais défendre ici : faire sens en poé­sie (ni d’ailleurs en art) ne consiste pas selon moi à dire quelque chose – mais à faire quelque chose. C’était déjà la croyance de la lit­té­ra­ture antique telle que la com­prend une his­to­rienne comme Florence Dupont. Que peut-on faire ? est donc la ques­tion à se poser ? Créer du sens au sens jus­te­ment non pas de dis­cours mais de sen­sa­tions ? Produire des formes des vies ? Autre chose encore ? Ce sémi­naire sera l’occasion d’en discuter. 


Bio-biblio 

Stéphane Bouquet a publié plu­sieurs livres de poé­sie ou autour de la poé­sie (Les der­niers en date, Vie com­mune et Le Fait de vivre, Champ Vallon, 2016 et 2021, et La Cité de Paroles, Corti, 2018). Il est aus­si l’auteur de quelques récits (dont Agnès & ses sou­rires, Post-édi­tions, 2018). Sa publi­ca­tion la plus récente est une brève étude cri­tique sur Sappho (Sappho, Ed. de la Philharmonie, 2021) réins­cri­vant la lec­ture de l’œuvre dans le contexte rituel et cultuel de la Grèce archaïque. Il a pro­po­sé une tra­duc­tion de divers poètes amé­ri­cains, dont le lyrique a pris à bras le corps la matière urbaine, dont Paul Blackburn, James Schuyler et trois livres de Peter Gizzi. Il est par ailleurs co-scé­na­riste après avoir été long­temps cri­tique aux Cahiers du ciné­ma. Il a publié des études sur Clint Eastwood, Gus Van Sant, Eisenstein et Pasolini. Il a par­ti­ci­pé – en tant que dan­seur ou dra­ma­turge – aux créa­tions cho­ré­gra­phiques de Mathilde Monnier, Déroutes (2002) et frère&sœur (2005). Et col­la­bore régu­liè­re­ment au théâtre avec Robert Cantarella qui a mon­té sa pre­mière pièce Monstres.